Un pays aux paysages à couper le souffle, des fjords majestueux aux montagnes imposantes, en passant par des forêts luxuriantes et des routes sinueuses longeant des lacs cristallins – c’est ce qui attendait Céline Russo et son compagnon Eric lors de leur aventure en Norvège. À bord de leur fourgon aménagé, le LMC Innovan active, ils ont exploré les endroits les plus secrets de ce pays fascinant, savourant la liberté de découvrir à leur rythme des lieux aussi sauvages que préservés. Des petites villes charmantes aux panoramas grandioses, chaque étape de leur road trip fut une nouvelle occasion de se connecter à la nature et de vivre l’expérience inoubliable de la vanlife.
Après avoir exploré quatre continents, nous cherchions une nouvelle façon de voyager, mêlant liberté, découverte et autonomie totale. La vanlife nous semblait idéale. Une première expérience d’une semaine en Bavière nous a conquis et donné envie de tenter l’aventure sur une plus longue durée.
Cet été, direction la Norvège, avec ses paysages grandioses et son ambiance de bout du monde ! Pour ce périple de six semaines, notre maison roulante sera un fourgon aménagé, un LMC Innovan active. Parfaitement équipé avec des pneus tout terrains, une galerie de toit et un intérieur pensé pour l’autonomie, il nous accompagnera tout au long de cette aventure.
Ayant récupéré notre véhicule pour ce road trip, nous chargeons l’immense coffre avec nos courses, nos affaires et prenons la route direction le Danemark.
La conduite est finalement aisée dès le départ. Après 5 bonnes heures de route nous arrivons sur la fameuse plage de Rømø où la particularité est de pouvoir se rendre avec son véhicule sur les immenses étendues de sable. Lumière dorée de fin de journée, soleil rasant les vagues à l’horizon, petite brise marine, tout y est. Nous nous installons et savourons ces instants magiques qui clôtureront cette première étape. Nous dormirons à une vingtaine de minutes de la plage car il est interdit d’y passer la nuit.
On s’est rendu compte immédiatement que, contrairement à un van aménagé ou une tente de toit où il faut mettre en place son couchage tous les soirs, le camper van offre un confort immédiat grâce à son lit fixe ce qui est vraiment très pratique. Nous poursuivons notre séjour au Danemark en visitant plusieurs villages médiévaux et passons notre dernière nuit perchée sur une falaise, vue sur les dunes et la mer en contrebas. Le lendemain le ferry nous attend direction les fjords ! Ces premiers jours se passent donc à merveille. Il faut reconnaître que le Danemark offre bon nombre d’endroits où passer la nuit. Nous avons eu l'embarras du choix et en repartons conquis.
Le ferry nous dépose à Kristiansand, dans le Sud de la Norvège. Après quelques jours sous le soleil danois, c’est une pluie battante qui nous accueille, marquant bien notre arrivée en Norvège !
Nous prenons la route, rapidement immergés dans de petites routes sinueuses, bordées de roches imposantes, de cascades et de lacs de montagne noyés dans la brume. Dès les premiers kilomètres, la beauté et l’imposant paysage nous frappent. Le gabarit de notre maison mobile se fait oublier, elle se révèle maniable et suffisamment puissante pour parcourir les 2500 km qui nous séparent du Nord du pays.
Nous trouvons notre spot pour la nuit au bord d’un lac de montagne. Première soirée sous la pluie et nous sommes tout sourire. Et pour cause, nous sommes à l’abri, au chaud, prêt à cuisiner un bon petit plat et à tomber de fatigue après cette grosse journée. Ce soir-là, on est sûrs d’avoir fait le bon choix : un confort inégalé avec douche, cuisine et wc accessibles, surtout quand la météo se déchaîne dehors !
Le lendemain, le soleil se lève, la pluie a cessé, et nous partons en direction de Stavanger.
Adepte des petits déjeuners avec vue, nous trouvons un coin parfait en bord de mer, avec des vagues, des vaches et un cycliste. Un cycliste pas comme les autres : venu de Chine à vélo, il parcourt le monde depuis 7 ans et a dormi la veille dans un refuge en self-service. C'est ça aussi, le voyage : des rencontres improbables qui vous rappellent que ce qui semble impossible est souvent réalisable.
Cette fois, nous y sommes. Sur la route, nous découvrons des merveilles naturelles qui se succèdent, chacune plus belle que la précédente. Longer une rivière cristalline, s’arrêter devant une cascade ou admirer un fjord depuis les hauteurs donne tout son sens au mot road-trip. Ici, le voyage ne se résume pas à rejoindre une étape ou une attraction, mais à profiter de tout ce qu’offre le chemin.
Parmi les moments marquants, une randonnée en fin de journée pour éviter la foule et atteindre le célèbre Preikestolen, cette falaise de 600 m plongeant dans le Lysefjord. Ou encore, la cascade de Vøringfossen au coucher du soleil, baignée de ses derniers rayons, créant une ambiance mystique inoubliable.
Notre nuit seuls au monde en pleine montagne, au bord d’une rivière en compagnie des moutons. Enfin une randonnée à la journée de toute beauté depuis Østerbø, le long d’un canyon, où pour la première fois du voyage nous sommes entrés de plain-pied dans l’automne. Ces feuillages orangés, jaunes et rougeatres qui se reflètent dans les lacs nous auront émerveillés ce jour-là.
Nous poursuivons notre route vers une étape plus urbaine mais non moins charmante dans la jolie ville de Bergen. C’est l’occasion de tester les aptitudes de conduite en ville de notre Innovan qui s’en sort très bien. Les jours suivants seront réservés à l’exploration du plus grand glacier d’Europe continentale dans le parc national de Jostedalsbreen. Les routes d’accès sont quelquefois non asphaltées. Rien qui nécessite un 4x4 mais nous apprécions tout de même le fait d’être chaussés de pneus tout terrains dans ces moments-là.
Après avoir consacré ces derniers jours à explorer les différentes faces accessibles par la route du glacier, nous poursuivons notre chemin vers la RV 258. Cette fois-ci c’est la route qui est la destination. Enfin plutôt la piste, car c’est bel et bien une piste étroite construite en 1895 qui serpente le long d’une vallée glaciaire sur une vingtaine de kilomètres.
Quel régal pour les yeux ! Seuls au monde sur cette piste, nous nous devions de profiter d’un splendide coucher de soleil sur les lacs qui nous entourent et d’y passer la nuit pour profiter le plus longtemps possible d’un tel paysage. Ce sera un de nos coup de cœur pour ce voyage.
Près de 700km nous séparent encore du cercle polaire et des îles Lofoten convoitées par tant de voyageurs au long cours. Plutôt que de rejoindre Bodø, le point de départ des ferrys pour les Lofoten, via une autoroute insipide, nous empruntons une nouvelle fois une route scénique. La Norvège comporte bon nombre de routes classées ; retenues pour la diversité et la beauté de leurs paysages et leurs points d’intérêts. Cette fois ce sera la route 17 et ses 6 ferrys !
Une étape incontournable nous permet de couper la route en 2. Depuis la visite du parc national de Jostedalsbreen, nous ne rêvons que d’une chose : approcher un glacier au plus près. Ce rêve devient réalité auprès d’un autre géant de glace situé plus au Nord cette fois, le glacier de Svartisen. Un bateau nous emmène au départ d’une petite randonnée facilement accessible qui mène au pied du glacier.
A bout de deux heures de marche, l’immense langue de glace avec ces reflets bleutés, ces blocs aussi gros que des icebergs et ses craquements se dévoile sous nos yeux. Nous sommes à la fois impressionnés et empreints d’un profond respect pour cette merveille naturelle qui ne sera peut-être plus là dans quelques années. Nous parcourons la route en un peu plus de 3 jours en incluant cette dernière escale.
C’est sous la tempête que nous arrivons à Bodø pour prendre le dernier ferry de la journée, direction la petite île de Værøy, première étape au large des Lofoten. Après une traversée en pleine tempête, avec des vagues assez grandes pour passer par-dessus le bateau, nous sommes soulagés en arrivant. Nous ne le savons pas encore mais la nuit qui s’annonce va être tout aussi mouvementée que la traversée… Nous parcourons les quelques kilomètres qui nous séparent du lieu le plus insolite du séjour où installer notre fourgon. Un ancien tarmac ! Le vent nous secouera toute la nuit mais encore une fois, les conditions météo difficiles se font vite oublier quand on est bien abrité.
La journée du lendemain n’est pas des plus réjouissantes. Le vent ne se calme pas et ce sont des rafales de plus 70km/h qui nous déstabilisent lors de notre tentative de randonnée du jour. Tentative qui restera infructueuse tellement la visibilité était faible.
Nous n’avons qu’une hâte : reprendre le ferry vers les Lofoten, espérant des cieux plus cléments. Une heure d’attente devant l’embarcadère, sans âme qui vive, nous semble étrange. Après renseignements, le ferry est annulé à cause des mauvaises conditions météo. Dépit, nous retournons à notre tarmac pour y passer la nuit.
Ce concours de circonstances nous mène à l’une des nuits les plus incroyables de notre périple. Vers 21h, une sonnerie inattendue retentit : l’application des aurores boréales s’est déclenchée. Des aurores en août ? Nous pointons notre téléphone et voyons une tache verdâtre dans le ciel. Nous bondissons hors du lit. Le ciel se dégage, les étoiles apparaissent, et comme par magie, les aurores boréales illuminent le ciel pendant plus d’une heure. Nous n’en croyons pas nos yeux… La tempête et le ferry annulé nous auront finalement permis d’être là pour ce spectacle.
Quand nos jambes réclament du repos, c’est souvent après une journée à visiter un petit village et savourer un délicieux roll à la cannelle norvégien – une tradition que l’on ne manque jamais !
Les Lofoten nous réservent de superbes journées au bord de mer sous un soleil éclatant, comme à Haukland. Qui ne rêverait de poser son fourgon près d’une plage turquoise ? Marcher dans le sable, se baigner pour les plus téméraires, sécher au soleil et reprendre la lecture d’un bon livre… Voilà les ingrédients d’une journée parfaite dans le Nord.
Après une dizaine de jours, nous quittons les Lofoten pour l’île de Senja, qui, bien que moins connue, offre des paysages tout aussi spectaculaires. Une rapide randonnée, et nous reprenons la route vers Tromsø, avec une escale à Sommarøy, joyau aux eaux cristallines du cercle polaire arctique.
La dernière étape nous conduit aux Alpes de Lyngen. L’automne s’est bien installé, et les forêts dorées contrastent magnifiquement avec les rivières turquoise et les lacs. Nous profitons de ces deux journées radieuses pour randonner jusqu’aux glaciers qui dominent cette région.
Plus que quelques jours pour boucler la boucle. Nous entamons la longue descente vers le Sud via la Suède car il s’agit du trajet le plus direct. Cette partie du voyage est une région de rêve pour tout voyageur en manque de grands espaces sauvages: la Laponie suédoise.
Nous n’aurions pu trouver de meilleure destination pour clôturer en beauté notre séjour. Notre escale se fera principalement dans le parc national d’Abisko. Après plusieurs semaines entourés de hautes montagnes, on retrouve des reliefs tout en douceur.
Toujours de jaune vétus, les forêts de bouleaux qui abritent lacs, rivière et élans sont éclatantes. L’air frais est vivifiant. Nous avons même le droit à nos premières gelées matinales. La laponie est déjà prête à accueillir ses premiers flocons et ça se sent.
La nuit tombe de plus en plus tôt. Cela tombe bien ! Cela nous laissera un peu plus de temps pour profiter des aurores boréales. C’est ce que nous ferons mais depuis notre fourgon cette fois. C’est les portes grandes ouvertes, au chaud sous la couette que nous profitons à nouveau d’un défilé impressionnant d’aurores boréales.
Nous passons les jours suivants à avaler les kilomètres à travers les denses forêts suédoises.
Nous arrivons presque en fin de voyage et savons que les 2 derniers jours seront un vrai retour à la civilisation. Il nous fallait un dernier spot où passer une nuit digne de ce nom avant de se retrouver à nouveau en territoire connu. Imaginez un chemin de forêt qui mène à un emplacement unique au bord d’une immense rivière. Un soleil couchant qui doucement cède sa place à un vaste ciel étoilé. Un feu de bois qui vous réchauffe pendant que vous contemplez vos dernières aurores boréales du séjour. C’est ainsi que s’achève un voyage qui nous aura profondément marqué. Loin des problématiques proposées par le monde par défaut, au plus proche de la nature et des éléments tout en profitant du confort de la vie moderne.